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Procès Indexia : des victimes qui « avaient fait confiance » à leur assureur

Comment des milliers de victimes du courtier SFAM (groupe Indexia) ont-elles pu laisser prélever de l’argent sur leur compte bancaire pendant plusieurs années, sans s’en apercevoir ? A cette question, nombre des parties civiles auditionnées les mercredi 25 et jeudi 26 septembre, au procès pour pratiques commerciales trompeuses de Sadri Fegaier, dirigeant du groupe Indexia, ont apporté une réponse simple : elles lui « faisaient confiance ».
« Quand j’ai donné une autorisation de prélèvement, je ne passe pas mon temps à regarder mes comptes », a expliqué un professeur d’université devant la 31e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, qui, après avoir, le 5 avril 2018, acheté un smartphone à la Fnac, s’est laissé convaincre, par le vendeur et le chef de rayon, de souscrire une assurance affinitaire auprès de la SFAM, pour 15,99 euros par mois, et qui s’est vu prélever indûment 7 926 euros.
Munie d’une procuration pour son fils, une dame s’est indignée : « Comment Marc-Antoine pouvait-il imaginer que son assureur irait siphonner son compte dormant, destiné à financer son activité libérale ? » Elle a dénoncé une « trahison » et « 235 coups de poignard » − autant de prélèvements indus, ayant permis de soustraire 12 158 euros.
Comme Marc-Antoine, Léo avait placé l’argent reçu au décès de son père sur un compte qu’il ne surveillait pas. Lorsque, en 2017, ce jeune homme a acheté un ordinateur à la Fnac et souscrit une assurance, il a eu le tort d’en donner le relevé d’identité bancaire : la somme de 23 987 euros lui a été ponctionnée jusqu’en 2023.
Jason, atteint d’une infirmité motrice cérébrale, mais capable de communiquer, grâce à un système qu’il a mis au point (la « Solution Handieasy »), est venu dénoncer un « abus de confiance sur personne en situation de handicap » : sa signature a été prétendument apposée sur plusieurs contrats, alors qu’il ne peut parapher qu’« avec un tampon spécial ». Il est reparti sous les applaudissements de la salle, que la présidente, Marie Debue, n’a, cette fois, pas réprimandés.
Colette a dénoncé un « abus de faiblesse » sur sa mère : lorsque cette nonagénaire « autonome » a découvert que 20 932 euros avaient disparu de son compte, entre 2014 et 2022, elle a « perdu pied », « cessé de s’alimenter », et demandé à être placée en Ehpad.
Beaucoup ont admis qu’ils ne surveillaient pas vraiment leurs comptes, surtout « en période de Covid » : Malika, médecin, a rappelé avoir été « très occupée », tandis que Sylvain a été affecté par plusieurs décès de proches. Et puis, a précisé Jérôme, retraité, « les prélèvements à deux chiffres avant la virgule, que les banquiers appellent des “prélèvements indolores”, on n’y fait pas attention ».
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